Article sur la loi de la dépendance !

QUELLE PRISE EN CHARGE DE LA DÉPENDANCE ?


Le gouvernement annonce une réforme du dispositif de prise en charge de la dépendance. Nous sommes dans la continuité de la réforme des retraites et des restructurations hospitalières. C'est une attaque d'ensemble contre notre système de protection sociale.

 

Nous sommes devant un choix fondamental de société pour les personnes vivant une situation de dépendance et de perte d'autonomie : ou elles doivent pouvoir continuer à vivre leur vie sociale au travers des dispositifs solidaires, ou elles sont considé­rées comme des charges à tous points de vue et prises en charge dans le cadre de dispositifs assuranciels en fonction des ressources que les intéressées pourront mettre pour cotiser à ces dispositifs.

 

Dans cet article, nous nous limiterons à la situation des personnes âgées.

 

Si l'espérance de vie (de la naissance à la mort) s'accroît (77,8 ans pour les hommes et 84,5 ans pour les femmes), l'espérance de vie en bonne santé est beaucoup moins élevée et a peu évolué (63 ans pour les hommes, 64,2 ans pour les femmes). Il faut y rajouter la dégradation des conditions de travail pendant toute une vie professionnelle. Le nombre de personnes âgées dépendantes varierait de 300 000 à 1500 000 selon la définition de la dépendance.

 

L'augmentation prévisible du nombre de personnes âgée à l'horizon 2040 serait de 1 à 1,5% par an.

 

La dépense publique actuelle au titre de la dépendance des personnes âgées représente près de 22 milliards d'euros par an, dont 13,4 milliards pris en charge par la Sécurité sociale, 4,9 milliards par les départements, 2,9 milliards par la Caisse nationale de solidarité pour l'au­tonomie (CNSA). Une part importante reste à la charge des familles. Ajoutons que le nombre de Français ayant souscrit une assurance dépendance augmente chaque année. Il représente près de 5 millions de personnes.

 

Le rapport de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, présenté par Valérie ROSSO-DEBORD (UMP, Meurthe-et-Moselle)' préfigure le futur projet de loi.

 

Il s'agit de remplacer une démarche solidaire ou chacun cotise en fonction de ses moyens et reçoit en fonction de ses moyens, par une démarche assurancielle individuelle ou chacun cotise en fonc­tion de ses possibilités pour recevoir en fonction de ce qu'il aura pu cotiser.

 

L'objectif de fond est bien de faire finan­cer la dépendance par ses bénéficiaires potentiels et d'instituer une assurance obligatoire gérée par le secteur assuranciel privé avec l'abandon de la création de la 5eme branche de la Sécurité sociale...

 

Quelles propositions alternatives à ce projet ?

 

En termes d'orientations

Une grande politique de la dépendance doit être mise en oeuvre dans notre pays. Elle doit se faire dans la concertation, l'écoute, l'expression et l'évaluation des besoins avec des propositions de financements solidaires et un retour à une démarche de prise en charge en favorisant le maintien à domicile.

 

En termes d'organisation et de struc­turation

- Pour arriver et rester à la retraite en bonne santé, cela passe par l'améliora­tion des conditions de travail et le développement de la prévention et des services de santé au travail.

- Proposition de création d'un service public et commun de sécurisation et de promotion des personnes âgées visant tant les seniors en emploi, les retraités ayant des activités sociales, les personnes du 4' âge, autonomes ou dépendantes.

- Développement des structures publiques.

 

En termes de prise en charge et de financements

Donner toute leur place dans notre société aux personnes âgées en répondant à leurs besoins dans l'en­semble des domaines et favoriser leur vie sociale. La prise en charge et son finan­cement doivent relever de la solidarité nationale à partir des richesses crées par le travail dans les entreprises.

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